Abdullah, frères

Vichen, 1820-1902 ; Hovsep, 1830-1908 ; Kevork, 1839-1918

Turquie, Egypte, Proche-Orient, 1858-1895

Sources :

FR ANOM 8Fi391

Société de géographie de Paris

Bibliographie :

Voyage en Orient, par Sylvie Aubenas et Jacques Lacarrière, Paris, BNF/Hazan, 1999

L'Orient des photographes arméniens, catalogue exposition Institut du Monde arabe, Paris, 2007

Famille arménienne installée à Istamboul. Tous les trois ont fait des études artistiques, et Vichen est peintre sur ivoire et sur nacre. Ils deviennent les assistants du photographes allemands Rabach, installé en Anatolie et lui rachètent son studio en 1858. Leur raison sociale, Abdullah frères, apparaît dès 1861, mais le plus prolifique des trois est Kevork. Leur production est en effet importante, les clichés étant signés, numérotés et légendés. Ils font, en cette année 1861, un voyage à Paris pour y rencontrer les spécialistes du nouveau procédé au collodion. Ils ont les faveurs du sultan, qui, lors de son voyage en Europe de 1863, distribue les portraits qu'ils ont faits de lui : ils sont quasi des photographes officiels, ce qui les amènent à faire les portraits des têtes couronnées, notables et hommes politiques de passage dans la capitale de l'Empire ottoman. En 1867, ils ouvrent un nouvel atelier dans le quartier chic de Pera, puis participent aux expositions universelles de Paris (1867 et 1878), et deviennent membres de la Société française de Photographie (1876). Dix ans plus tard, ils ouvrent un studio au Caire, et accompagnent le khédive dans son voyage en Haute-Egypte (1887), et dans les sites archéologiques de Louxor et Karnak. Cet épisode égyptien dure jusqu'en 1895, année où ils revendent leur atelier à Sebah et Joaillier. De retour à Istamboul, ils effectuent de nombreuses missions militaires pour le sultan : il en sortira 51 albums de photographies représentant tout l'Empire ottoman. Ceux-ci seront offert par le sultan aux gouvernements de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Certains sont conservés à la Société de géographie de Paris. Des clichés des frères Abdullah ont été édités dans les premières années du XXe siècle par Fruchtermann à Constantinople.